VEILLÉE PASCALE

16 avril 2022

 

    Avez-vous trouvé des élans de joie dans le récit de saint Luc que nous venons d’entendre ? Nous y voyons des femmes désemparées devant la pierre roulée et le tombeau vide. Des femmes saisies de crainte devant les hommes en habit éblouissant leur annonçant la résurrection de Jésus. Les Apôtres qui ne croient pas un mot du témoignage des femmes. Pierre qui court au tombeau et reste interrogatif. À la pointe du jour, les traumatismes s’ajoutent les uns aux autres. Après l’atrocité de la Croix et la perte de leur ami Jésus, c’est le vide et l’incompréhension. Un même choc unit passion et résurrection. Cette sidération est aussi la nôtre quand s’accumulent les inquiétudes et l’horreur, avec la guerre en Ukraine et en d’autres pays, les violences raciales et les replis sur soi, pour ne citer que cela. L’évangile ne dissimule rien des difficultés de croire parce qu’il ne nous berce pas dans un univers de Bisounours. L’évangile est d’abord un choc qui vient nous faire réagir et bouger, dans notre tête, notre cœur, nos habitudes.

 

    Parce que la Pâque est un exode ! Nous l’avons entendu : pour sortir d’Égypte et gagner la Terre Promise, le peuple de Dieu a du abandonner les chaînes de l’esclavage. La liberté véritable est un combat avec soi-même et non pas contre les autres. Combat intérieur contre la peur, contre le doute, contre le « chacun pour soi », contre les rejets des autres. Tatiana et Aurélie ont pris ce chemin d’un exode intérieur pour demander le baptême et s’y préparer, pour prendre part à la vie et aux célébrations de notre communauté. Elles ont dû s’armer de courage pour faire le pas, pour vivre ce qu’elles n’avaient jamais encore vécu, pour s’engager sur un chemin qui les dépasse. Si ces traversées, dont elles n’en sont encore qu’au début, leur ont coûté et ont chamboulé leur rythme de vie, elles en sont déjà grandies. Elles ont expérimenté une joie profonde. Elles se sont laissé habiter, petit à petit, par le dynamisme de la résurrection.

 

    Marie Madeleine et ses compagnes, Pierre et les autres Apôtres, ont d’abord ressenti la mort et la résurrection de Jésus comme la perte des signes de sa présence et de son amour. Ils vont devoir consentir à ne pas s’agripper au passé, à ce que Jésus vienne à eux autrement, plus comme avant ! Ce qui se fera progressivement comme pour chacun et chacune d’entre nous. La résurrection du Christ n’est perceptible et recevable qu’à ceux qui se mettent en route, franchissent des étapes et marchent inlassablement.

 

    Durant son ministère, Jésus a donné des signes simples pour faire mémoire de Lui et par lesquels il a promis de faire passer en nous sa Vie de Ressuscité. L’eau, le feu, le pain, sa Parole ! Nous les célébrons et les recevons en cette veillée pascale. Ils sont devenus sacrements de sa mort et de sa résurrection. Si nous éprouvons le dynamisme de Pâques en faisant de notre existence une marche continuelle, c’est aussi en découvrant, par un regard et un cœur nouveau, la présence cachée de Jésus Ressuscité dans ces sacrements qu’il a laissé à son Église pour tenir cette marche. Le baptême nous branche sur la vie du Christ ; la confirmation nous communique le feu de l’Esprit Saint ; l’Eucharistie nourrit notre foi et notre amour ; la Parole de Dieu éclaire notre intelligence. Là encore, c’est par étapes que la première communauté chrétienne va apprendre à accueillir Jésus ressuscité qui se donne dans la célébration des sacrements et la proclamation de sa Parole. Comme nous qui avons à en découvrir la nécessité permanente pour avancer sur le chemin de la foi.

 

    C’est ce foisonnement de dons précieux qui va aider Marie Madeleine, Pierre, les disciples et les chrétiens de toutes les générations, à passer des ténèbres de la douleur et des déceptions à la joie de Pâques et à l’espérance en la vie éternelle. Ils se sont laissés dépayser pour se laisser abreuver. Puissions nous, avec Tatiana et Aurélie et tous les baptisés de Pâques, vivre de cette joie et de cette espérance de la Résurrection et l’offrir tout autour de nous.

 

Père Bertrand ROY

Permanences d'accueil à la maison paroissiale

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