TRENTE TROISIÈME DIMANCHE ORDINAIRE C

13 novembre 2022

 

    Jésus est arrivé à Jérusalem, la ville où il va être arrêté, condamné et crucifié. Il entre donc dans les heures les plus tragiques et douloureuses de sa vie. Il est tout près du Temple. Un monument richement décoré qui fait la fierté du peuple juif. C’est l’unique maison de Dieu, le signe visible que Dieu habite fidèlement son peuple. Alors que tout le monde s’extasie devant le monument, Jésus fait plus que le relativiser : il en annonce la destruction. Catastrophe ! Souvenons-nous de l’émotion ressentie par beaucoup lors de l’incendie de Notre Dame de Paris. Le Temple n’en est pas à sa première destruction. Lorsque le peuple de Dieu avait été déporté à Babylone, le Temple avait été détruit et tout le monde l’avait interprété comme l’abandon de Dieu. Où donc retrouver sa présence ? Comment tenir sans ce lieu qui avait mission aussi d’assurer l’unité du peuple ? De quel droit Jésus peut-il annoncer cette nouvelle épreuve, ruine de laquelle le peuple de Dieu avait eu déjà du mal à se relever ? Cette annonce par Jésus sera une des raisons de sa condamnation. Dans l’évangile de saint Jean, Jésus comparera sa mort à la destruction de la maison de Dieu et sa résurrection à sa reconstruction. Pourquoi ? Parce que Jésus porte la présence de Dieu. C’est lui le nouvel écrin de l’amour de Dieu. Quand Jésus mourra sur la croix, ses disciples se sentiront privés de sa présence mais par sa résurrection, ils la retrouveront dans la joie. Les cathédrales et nos églises sont belles et il faut les entretenir mais elles ne sont rien sans Jésus et sans une communauté qui se rassemble pour célébrer. Car, nous dit saint Paul, l’Église, faite des hommes et des femmes que nous sommes, est le Corps visible du Christ. Chacun de nous est un membre de ce Corps. Dieu a pris le risque de loger sa présence en nous. Nos vies personnelles et rassemblées sont précieuses mais encore plus fragiles que la pierre. Nous faisons douloureusement l’expérience de cette fragilité dans cette période où se révèlent encore des défaillances graves de responsables de l’Église en France et ailleurs. Église blessante et Église blessée ! Comme nous cherchons à faire Corps, c’est tout le Corps qui souffre. Même si tout le Corps n’est pas coupable, s’il faut éviter de faire porter le soupçon sur tous les membres de ce Corps et ne pas penser que tous les délits ou erreurs ont la même gravité ! Saint Paul nous invite à prendre soin les uns des autres comme on prend soin de l’ensemble de son corps, en ayant une attention et un amour de préférence pour les plus petits,ceux que l’on oublie et que l’on rejette.

 

    La journée mondiale des pauvres instituée par le pape François et celle du Secours Catholique dimanche prochain, viennent nous rappeler cette urgence de l’ouverture de nos cœurs et de nos vies aux plus pauvres. Le travail de nos évêques en assemblée à Lourdes et les décisions prises participent à cette ouverture et à la volonté de mieux assumer la crise.

 

    Dans l’évangile de ce dimanche, après avoir parlé de la destruction du Temple de Jérusalem, Jésus, dans un langage codé, pour parler de la fin des temps, emploie des images de bouleversement du monde et de catastrophes liées aux mauvais comportements des hommes. Écroulement d’un monde ! La vie s’écroule lorsque des gens ne disposent plus des ressources nécessaires pour manger, se vêtir, se loger, se soigner. C’est vrai aussi pour celles et ceux qui avaient de quoi vivre et qui, par une accumulation de malchances, n’y arrivent plus ! Le monde s’effondre lorsque des personnes sont obligées de fuit leur pays en raison de la guerre ou de la misère. L’Église semble s’effondrer lors des annonces répétées de fautes avérées, avec des commentaires plus ou moins justes et violents des médias. Comme si les murs du Temple s’effondraient.

 

    Face aux épreuves, que dit Jésus ?

 

    Tout d’abord, « Prenez garde de ne pas vous laisser égarer... ne marchez pas derrière n’importe qui... ne soyez pas terrifiés ». Pas facile pour les personnes en grande difficulté de ne pas paniquer, de ne pas se laisser subjuguer par les discours trompeurs et recevoir des informations fiables !

 

    Ensuite, « Mettez-vous dans la tête que vous n’aurez pas à vous préoccuper de votre défense ». Pas facile pour les personnes dans l’épreuve de trouver les bons appuis, d’accepter d’être défendues !

 

    Enfin, « C’est par votre persévérance que vous obtiendrez la vie ». Pas facile de ne pas céder au découragement quand il faut se faire entendre et refaire sans cesse des démarches compliquées pour trouver des solutions !

 

    Mais ces conseils sont pour tous. Devant l’immense chantier des pauvretés et des injustices, l’indifférence ou le défaitisme nous guettent. Jésus s’adresse à ce qu’il y a de meilleur en chacun, que nous soyons démunis ou en sécurité, pour inventer des paroles et des gestes qui sauvent.

 

    Les exemples employés par Jésus dans l’évangile sont des situations de crise ! Le mot crise vient d’un mot grec qui signifie le temps favorable, un défi à relever. C’est bien le temps que nous vivons dans notre société comme dans notre Église : un rendez-vous qui réclame notre confiance et notre courage. Comme disait quelqu'un : « Entre le passé qui nous échappe et l’avenir que nous ignorons, il y a le présent qui est notre devoir ».

 

Bertrand ROY +

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