FÊTE du SAINT SACREMENT C

19 juin 2022

 

    « Faites ceci en mémoire de moi »

 

    Sans cette parole de Jésus inscrite dans le cœur des disciples qui ont participé au repas pascal du jeudi saint et à laquelle, depuis 2 000 ans, les chrétiens sont restés fidèles, nous ne serions pas dans cette église ce matin. L’Eucharistie ! Celle-ci a porté des noms différents tout au long des 21 siècles de l’Église à travers le monde : « Fraction du pain », « Repas du Seigneur », « Sainte Cène », « Saint Sacrifice de la messe », « Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ » et puis aussi des formes liturgiques diverses et souvent liées à la culture, mais c’est toujours le même don, celui d’une richesse inépuisable et indispensable, une richesse toujours à explorer et surtout à accueillir et à vivre.

 

    Ce dimanche de l’année liturgique est destiné à nous réjouir de ce mystère de l’Eucharistie qui rend le Christ mort et ressuscité réellement présent à notre assemblée, à son Église.

 

    En ce dimanche, nous aurions pu entendre l’évangile qui relate le dernier repas de Jésus. Or c’est la lecture de saint Paul aux Corinthiens qui nous donne un écho du récit de l’institution de l’Eucharistie. L’évangile choisi est celui du pain et des poissons multipliés. Dans cet évangile, saint Luc souligne que Jésus avait longuement parlé du Royaume de Dieu aux foules, ce qui n’est autre qu’une liturgie de la Parole. Comme plus tard à Emmaüs, après que Jésus ait expliqué les Écritures aux disciples et que la nuit soit tombée, alors même que la rencontre aurait pu s’arrêter là, Jésus prend le peu de pain dont il dispose, lève les yeux au ciel et prononce la bénédiction pour bien montrer qu’il va agir au nom de son Père et non pour faire un tour de magie, puis le rompt et le donne aux disciples. Ce jour-là, les gestes de Jésus s’incrustèrent dans la mémoire des disciples. Quelques mois après la multiplication des pains et des poissons, lors du repas d’adieu, Jésus refaisant ces mêmes gestes, ira plus loin en ajoutant des paroles fortes et décisives : « Ceci est mon Corps, donné pour vous… Cette coupe est l’Alliance nouvelle en mon sang répandu pour vous… Vous ferez cela en mémoire de moi ». À partir de ce moment-là, les disciples comprirent qu’il était clair que les gestes et les paroles de Jésus seraient définitivement liées, non seulement au don de sa vie sur la Croix mais aussi à sa présence à travers l’histoire jusqu'à ce qu’il revienne. À chaque fois que ces paroles et ces gestes seraient célébrés « en mémoire de lui », c’est lui, Jésus, qui rassemblerait ses amis autour de lui pour qu’ils communient à sa vie de ressuscité. Si l’Église a retenu ce que nous appelons la multiplication des pains pour évoquer l’Eucharistie, c’est bien pour souligner l’abondance de ce don, parce que Jésus se donne sans compter, continuellement et à tous, mais aussi la responsabilité des apôtres d’hier et d'aujourd'hui, non seulement de perpétuer cette célébration mais d’en faire comprendre la nécessité à tous les chrétiens et d’inviter à la vivre.

 

    Dans le temps qui est le nôtre, beaucoup de chrétiens se dispensent, sans regret, de l’Eucharistie. Il n’est pas difficile de constater, sans tenir des comptes, que nos communautés, sauf à certaines fêtes, s’amenuisent. On pourra toujours invoquer des raisons pour justifier. À force d’entendre que c’est dans la vie quotidienne qu’il faut vivre en chrétien, on s’excuserait presque d’aller à la messe. Et pour ne pas déplaire à ceux qui n’y vont pas, parfois même de s’en priver ! Comme prêtre, je serais irresponsable, infidèle à la mission que j’ai reçu, si je ne m’inquiétais pas de la très faible participation régulière à l’Eucharistie. Le Concile Vatican II a repris cet adage : « L’Église fait l’Eucharistie et l’Eucharistie fait l’Église ». Autrement dit, c’est la communauté des chrétiens qui célèbre l’Eucharistie et c’est le fait de célébrer, de se rassembler, de prier, de se nourrir de la Parole et du Corps du Christ qui donne consistance à l’Église, qui lui donne un visage, qui fortifie les liens fraternels et de foi. Se passer de l’Eucharistie, c’est affaiblir l’Église, sa cohésion et sa vitalité. Il ne s’agit donc pas d’aller à la messe pour être en règle mais de découvrir combien elle est vitale, pour notre ressourcement personnel mais aussi, et cela dépasse nos désirs et notre compréhension de l’Eucharistie, pour apporter notre pierre à la visibilité de la communauté, pour que le signe du Christ Ressuscité soit donné en un lieu. En cette fête de l’Eucharistie, nous devons nous réjouir d’un tel cadeau ! Nous devons aussi nous interroger et chercher comment éveiller ou en redonner le goût à ceux et celles que nous côtoyons. Le défi est immense et passionnant : il nous revient !

 

P Bertrand ROY

Permanences d'accueil à la maison paroissiale

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