COMMÉMORATION DES DÉFUNTS

2 novembre 2022

 

    À chaque messe, dans la prière eucharistique, au nom de toute l’assemblée, le prêtre s’adresse à Dieu : « Souviens-toi, Seigneur, de nos frères et sœurs qui se sont endormis dans l’espérance de la résurrection, et souviens-toi, dans ta miséricorde, de tous les défunts : accueille-les dans la lumière de ton visage ».

 

    Souviens-toi ! Ce que nous demandons à Dieu tout au long du temps, à chaque Eucharistie, nous le faisons personnellement et tous ensemble, en ce jour de commémoration des défunts, pour celles et ceux qui sont décédés cette année et tous les autres, spécialement celles et ceux qui sont oubliés.

 

    Le souvenir ! Il est, pour certaines et certains d’entre nous, de tous les instants. Par la photo d’un proche, dans notre maison, ou gardée précieusement dans un portefeuille ou un livre de prières. Par des objets qui rappellent le métier, les centres d’intérêt, des événements de la vie de nos défunts. Toutes sortes de choses qui disent que celles et ceux qui nous ont quittés physiquement, n’ont pas disparu de notre univers quotidien.

 

    Le souvenir ! Il est également entretenu, même si cette tradition tend à disparaître fortement chez les jeunes générations, par la visite au cimetière, le fleurissement des tombes et le recueillement devant celles-ci.

 

    Le souvenir ! Nous portons tous en nous la trace de celles et ceux qui nous ont précédés. Des traces heureuses ou douloureuses, plus ou moins marquées ! En effet, nous nous construisons les uns par les autres, avec du bon et parfois du moins bon. À certains moments, nous reviennent des paroles de sagesse et de tendresse, des encouragements et des conseils de nos défunts. De tout le positif, nous voulons leur être reconnaissants !

 

    Le souvenir ! C’est un effort, plus ou moins difficile, qui nous donne de garder la présence de celles et ceux que nous avons aimés ! Nous leur témoignons que nous les aimons toujours mais autrement ! Le souvenir est une preuve de belle humanité !

 

    Le souvenir ! Ce soir, nous faisons cette démarche, dans la prière, en nous tournant vers Dieu. Nous le faisons avec plus ou moins d’émotion et de douleur, en raison des circonstances brutales ou inéluctables des décès, décès récents ou plus lointains. Et nous demandons à Dieu de se souvenir avec nous ! En réalité, le souvenir qu’a Dieu de nos parents et amis défunts est permanent, puisqu'ils ont franchi mystérieusement la porte de sa maison et sont auprès de Lui. C’est ce que le texte d’évangile, lu à l’instant, veut nous faire comprendre. Texte qui a peut-être été celui des obsèques de vos proches. Accueillons ces paroles ayant permis à tant d’hommes et de femmes, marqués aussi par le deuil, de continuer leur route, de restaurer la confiance, d’éclairer le sens de la vie et de la mort.

 

    Dans cet évangile, Jésus, lui qui aimait la vie, peut-être plus encore et plus justement que nous, se prépare à mourir et il prépare ses proches à son départ. Il en parle comme d’un passage, comme le franchissement de la porte d’une immense maison où chacun est attendu et y a une place. Une maison dans laquelle la solitude, la tristesse et la souffrance n’existent plus. Une maison où Jésus nous précède et nous veut avec lui : « Là où je suis, vous y serez aussi ». Aussi, lorsque nous quittons nos maisons de la terre, nous avons une demeure éternelle en Dieu. Notre dernier souffle n’est pas une fin mais un cri de naissance au Royaume de Dieu. C’est ainsi que Jésus envisage sa propre mort et qu’il nous invite à comprendre la nôtre et celle de nos proches. Lorsque nous sommes confrontés à la mort, il nous est difficile de la ressentir autrement que comme une brisure, quelque chose d’absurde, surtout si les circonstances sont violentes et laissent en nous un grand vide que rien ne semble pouvoir combler et que parfois nous nous interdisons de combler par peur de trahir leur mémoire. Tout en respectant nos sentiments, sans nous contraindre, la parole de Jésus nous convie à accomplir un passage, un déplacement de notre manière spontanée de concevoir la vie autant que la mort, par le chemin de la foi. Le Christ est le Premier-né d’entre les morts, Premier ressuscité d’une multitude de frères et de sœurs. Il nous remet les uns aux autres pour que par l’affection délicate et la prière fraternelle, la paix et l’espérance s’établissent en nous, pour que nous découvrions que nos défunts ne sont pas perdus mais ont franchi la porte étroite qui ouvre sur une communion d’amour avec Dieu.

 

    En réalité, nous faisons plus que de nous souvenir : nous faisons mémoire ! Faire mémoire, c’est vivre la présence toujours actuelle mais différente, c’est affirmer un lien durable entre le ciel et la terre, c’est croire que l’amour nous unit pour l’éternité. La messe fait mémoire de Jésus mort et ressuscité. En recevant sa Parole et son Pain de vie, nous nous habituons à sa voix et à sa présence. De communion en communion, nous préparons la rencontre définitive avec Lui, celle que nos proches parents et nos amis ont accompli. Et nous les retrouvons réellement et plus fortement que dans les albums de photos, les objets de nos maisons, leurs traces en nos cœurs. La communion avec Jésus est communion avec tous nos défunts.

 

    Que cette célébration apaise nos cœurs. et brise nos solitudes, qu’elle affermisse notre espérance. Que Marie, à qui Jésus nous a confiés sur la croix, nous tienne la main, maintenant et à l’heure de notre mort !

 

Bertrand ROY+

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