TREIZIÈME DIMANCHE ORDINAIRE A

2 juillet 2023

« Merci et au revoir » à Monts Seine Melda

 

    « Qui vous accueille m’accueille ; qui m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé… Celui qui donnera à boire, même un seul verre d’eau fraîche, à l’un de ces petits en sa qualité de disciple, ne perdra pas sa récompense ». Et aujourd'hui, nous ne boirons pas que de l’eau ! C’est dire ici la qualité de l’accueil !

 

    Les trois lectures de ce dimanche développent ce thème de l’accueil. L’hospitalité, ce petit mot, dont beaucoup n’ont pas encore découvert la force et la beauté, et qui exprime aussi le mystère de notre rencontre de Dieu.

 

    Le passage du Livre des Rois est l’histoire d’une hospitalité qui va ouvrir à une vie nouvelle inespérée. Il y a là une femme riche et sans enfant, qui prend l’initiative de la rencontre, avec une grande délicatesse d’âme, accueillant généreusement le prophète Élisée. Cette femme va reconnaître en Élisée un homme de Dieu et le désigner comme tel à son mari qui, lui, n’a rien vu. Cette femme a la sensibilité de la foi autant que de l’amour. Elle est libre, libre d’elle-même parce qu’elle ne s’appartient pas, toute tournée vers autrui. Comme Élisée. qui consent à être accueilli ! À le voir vivre, la femme découvre le secret de sa vie. Ce secret, c’est quelqu'un de plus grand que lui, un autre qui habite son cœur. La vie d’Élisée n’a de poids et d’importance que par le lien entretenu avec cet autre, celui qui s’est invité chez lui, le Dieu vivant. Cet autre, le Seigneur, qui l’a appelé à quitter des attaches légitimes pour le lancer dans le service de la foi.

 

    Le vrai chemin de la liberté n’est donc pas de faire ce que je veux quand je veux ! Ne serait-il pas plutôt celui de la rencontre et de l’hospitalité, de la disponibilité intérieure à écouter, à accompagner, à aimer, sans préjugés ? L’hospitalité nous délivre d’être le jouet du désir des autres, de la mode ou de notre prétention à l’originalité. La liberté commence quand on cesse d’étrangler sa propre vie à vouloir la posséder, à vouloir la réussir sans la donner. « Qui perd sa vie à cause de moi la trouvera » dit Jésus. La liberté commence quand on cesse de regarder l’autre comme une proie ou un concurrent mais qu’on l’accueille comme un frère ou une sœur. La liberté commence quand on devient capable de recevoir sa vie et non de la subir, quand on l’accueille dans une relation confiante au Dieu vivant.

 

    Dans la seconde lecture, Saint Paul ne dit pas autre chose. Par le baptême, nous sommes devenus des hommes et des femmes de Dieu, libres de nous-mêmes pour appartenir à un autre. Nous sommes morts à nous-mêmes, à tout ce qui nous emprisonne, pour apprendre la liberté d’aimer et de croire. Être chrétien, c’est vivre de cette hospitalité du Christ Jésus en nous.

 

    Jésus, dans l’évangile, formule des exigences radicales à ses Apôtres : « Celui qui aime son père ou sa mère, ses enfants, plus que moi, n’est pas digne de moi ». On pourrait penser que Jésus se contredit, lui qui rappelle d’honorer son père et sa mère, d’en prendre soin, reprenant ainsi les commandements et demandant de n’en rien retrancher ! L’appel que lance Jésus, c’est, non pas de mépriser nos attaches familiales, mais de reconnaître en lui, la source et le modèle de l’amour. C’est lui qui est à l’origine de toutes nos affections et qui peut les mener à leur perfection. En chemin et pas immobiles ou arrivés ! Antoine de Saint-Exupéry l’a bien dit : « Aimer, ce n’est pas se regarder l’un l’autre dans le blanc des yeux, mais regarder ensemble dans la même direction ». Ce qui fait que nous sommes tous, pères, mères, enfants, frères, sœurs, des pèlerins dans une même direction.

 

    « Ne rien préférer à l’amour du Christ ! » Cette parole de saint Benoît ne dévalue en rien tous nos liens humains, spécialement ces liens fraternels et de foi, que nous avons construits et enrichis ensemble durant ces douze années. Cette parole de saint Benoît nous tourne vers la source de tout accueil, de toute rencontre, de tout partage, de tout amour, le Christ. Avec le Christ, je deviens libre. Libre des exigences que je fais parfois peser sur les autres pour qu’ils répondent à mes attentes de perfection. Avec le Christ, je deviens capable de pardonner et de relever. Avec le Christ, je deviens capable de m’accepter moi-même avec ma part d’obscurité et de lumière, sachant que ma misère, à chaque fois, est embrassée et sauvée par sa miséricorde.

 

    Demandons au Seigneur d’être des hommes et des femmes, des jeunes et des enfants, enracinés en Dieu, toujours plus accueillants et hospitaliers à tous. Demandons-lui de grandir en liberté pour être à notre tour libérants. Demandons lui d’être libres de nous-mêmes pour poursuivre joyeusement, ici et ailleurs, l’aventure de l’amour et de la foi à la suite de Jésus, lui « le chemin, la vérité et la vie ».

 

Bertrand ROY +

Permanences d'accueil à la maison paroissiale

Mardi, mercredi et vendredi de 15 heures à 17 heures ;

Un samedi sur deux de 9 h 30 à 11 h 30 (hors congés scolaires).

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