TREIZIÈME DIMANCHE ORDINAIRE C

26 juin 2022

 

    Nous venons d’écouter trois textes de la Parole de Dieu. Les trois parlent de l’appel de Dieu adressé à des gens qui nous ressemblent. Un appel qui passe souvent par les autres. Un appel auquel il est souvent difficile de répondre.

 

    Au livre des Rois, c’est Élie qui vient voir Élisée pour le consacrer prophète de la part de Dieu. Élisée a fini son travail aux champs. Il est prêt à dire oui mais il demande à Élie d’aller visiter sa famille pour faire ses adieux. « Oui, mais » ! Or, à l’époque, les adieux duraient longtemps si bien qu’on risquait de ne plus partir. C’est pourquoi Élie, déçu d’Élisée, le renvoie à son travail. Élisée se reprend. En brûlant ses bœufs et les attelage, il tourne le dos à son passé et se rend disponible à sa mission de prophète. Libre, il se lève pour le service de Dieu.

 

    Dans l’évangile, Jésus est en route vers Jérusalem où il va donner sa vie par amour, pour faire connaître jusqu'où va l’amour de Dieu pour nous. Il fait un choix difficile mais libre. Il traverse la Samarie avec ses disciples. Là, on refuse de le recevoir. Ses disciples réagissent en lui demandant de contraindre les samaritains à l’accueillir. Jésus refuse ce procédé car il n’impose à personne de devenir disciple. Jésus, continuant sa route, fait trois rencontres. Un homme veut devenir disciple en lui faisant de grandes promesses : « Je te suivrai partout où tu iras ». Jésus reconnaît son enthousiasme mais lui fait comprendre que cela n’est pas suffisant et l’avertit que son chemin sera long, parfois éprouvant et sans repos. À un autre, Jésus dit : « Suis moi ». L’homme met des conditions et des délais et un autre également. « Oui, mais » ! Ce à quoi Jésus répond que « regarder en arrière », revenir sur sa décision, reprendre son comportement d’avant, se raccrocher à ses anciennes attaches, ne fait pas bon ménage avec la foi, avec la vie chrétienne, avec le Royaume de Dieu.

 

    Saint Paul le dira aussi et autrement : « Tenez bon, ne vous mettez pas de nouveau sous le joug de l’esclavage ! Vous avez été appelés à la liberté ! Mettez-vous au service les uns des autres ! Laissez vous conduire par l’Esprit ».

 

    Ce dimanche 26 juin est plein d’heureux événements : le baptême de Noa, Séléna, Syriana, Liam et Alexis durant la messe et celui de Julie et Mahé ensuite ; l’ordination d’Hubert Bancaud au ministère de prêtre par Mgr Alexandre Joly à la cathédrale de Troyes à 15 h ce même jour.

 

    Des événements festifs et priants qui sont des réponses à l’appel du Christ Jésus. Car il continue d’appeler à le suivre et à se mettre au service les uns des autres. Ces réponses, celle du baptême et de l’ordination sont des engagements définitifs, des réponses que l’on donne une fois pour toutes. Le sacrement du baptême nous engage à vivre en chrétien toute notre vie et partout, et le sacrement de l’ordination, pour un évêque, pour un prêtre, pour un diacre engage toute l’existence, même si les missions peuvent varier au fil du temps.

 

    S’engager ! Un mot qui fait peur à beaucoup, peu à la mode dans une société de consommation, du « tout, tout de suite », qui a peu confiance en l’avenir, avec beaucoup de « Oui, mais » !

 

    C’est l’invitation de Jésus faite à ceux qu’il rencontrait pour les associer à sa mission de faire connaître l’amour de Dieu : « Viens, suis-moi » ! Une invitation libre lancée depuis toujours et à laquelle des millions d’enfants, de jeunes et d’adultes ont répondu généreusement. Parmi eux : les saints !

 

    C’est à cette invitation intérieure que répondent aujourd'hui ceux qui choisissent le baptême comme ceux qui prennent le chemin de la prêtrise ou d’un autre service d’Église. Invitation intérieure qui est authentifiée par une préparation, car il faut être en accord avec ce à quoi on s’engage et s’y former. On n’est pas baptisé pour être en règle et on ne devient pas prêtre pour avoir une occupation mais parce que Jésus est devenu important pour nous : on veut approfondir son message de bonheur, le vivre et le partager ; on veut le célébrer et vivre l’aventure de la foi avec d’autres. S’il n’y a pas cette passion entretenue pour le Christ Jésus et pour les autres, alors on reviendra en arrière, on étouffera les appels de Dieu, on quittera la route.

 

    N’oublions pas que tout engagement chrétien est accompagné d’un don ! Nos charismes et notre disponibilité sont essentiels mais ne suffisent pas. Si les engagements à « faire route » avec Jésus, à vivre de sa Parole, à rayonner sa présence, s’expriment par un vrai désir personnel et une bonne volonté, ce sont d’abord des sacrements célébrés en Église. Sacrements, dons de Dieu, qui communiquent l’Esprit Saint de Jésus pour lui ressembler. En Église, c’est-à-dire avec la communauté chrétienne, avec la joie et les encouragements des autres chrétiens, membres d’un même Corps. Le don qui nous est fait, et nous construit, est double et inséparable : l’Esprit Saint et l’Église.

 

    « On ne regarde pas l’avenir dans un rétroviseur », a dit quelqu'un ! S’engager, c’est toujours risqué ! Mais la confiance que le Christ nous fait est infinie et pour toujours. C’est lui, le premier, qui s’engage vis à vis de nous. Il ne revient jamais sur sa Parole. Voilà le roc de toute décision et de toute fidélité. Dans un contexte où, en beaucoup de domaines, peu veulent s’engager, réjouissons nous des futurs baptisés et futurs ordonnés, sans oublier les futurs mariés. Soutenons-les par la vitalité de nos propres engagements. Renouvelons nos « Oui » au Christ et à l’Église. Bannissons les « Oui, mais » !

 

Père Bertrand ROY

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