DEUXIÈME DIMANCHE ORDINAIRE A

15 janvier 2023

 

    Nous avons quitté la crèche avec Marie, Joseph, puis les bergers et les mages assemblés autour de l’enfant Jésus et nous sommes propulsés, trente ans plus tard, au bord du fleuve Jourdain. Nous sommes en présence de Jean Baptiste, le cousin de Jésus. Il voit Jésus s’approcher de lui et il prend la parole publiquement pour affirmer sa foi. Il ne dit pas : « Voici mon cousin » mais « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». Nous connaissons bien cette expression. À la messe, peu de temps avant de communier, nous chantons à trois reprises, en nous adressant à Jésus : « Agneau de Dieu qui enlèves les péchés du monde, prends pitié de nous, donne nous la paix ! » Ensuite le prêtre, en présentant l’hostie consacrée, reprend les mots de Jean Baptiste : « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde ».

 

    Pourquoi Jean Baptiste a-t-il désigné ainsi Jésus ?

 

    Il y a au moins deux raisons !

 

    Au livre de l’Exode, le peuple de Dieu était en Égypte. Dieu prévient son peuple qu’il va y avoir un massacre des enfants premiers-nés. Pour que le peuple soit protégé, il demande à toutes les familles de badigeonner du sang d’agneau au dessus des portes et pour célébrer cette protection de Dieu, de manger l’agneau rôti au feu. Il demande aussi que chaque année soit célébrée cette libération en mangeant un agneau. L’agneau devient un signe fort de Dieu qui sauve son peuple.

 

    Au livre d’Isaïe, le prophète parle à nouveau d’un agneau. Il devine que l’envoyé de Dieu, le Messie attendu depuis des siècles, n’aura pas une mission facile. Il sera rejeté, méprisé, humilié. Il parle de ce « Serviteur souffrant » qui prend sur lui toutes les violences des hommes, tous les péchés du monde, comme d’un agneau innocent que l’on mène à l’abattoir, qui va être immolé. Ce Serviteur de Dieu sera fidèle même lorsque tout le poussera à se décourager et à abandonner. L’agneau devient le signe fort du Sauveur qui aime jusqu'à en mourir.

 

    C’est avec tout cela, dans sa mémoire et dans son cœur, que Jean Baptiste montre Jésus comme l’Agneau de Dieu. Enfin, il est arrivé, l’envoyé de Dieu qui va sauver son peuple de ses péchés, qui va révéler l’immense amour de Dieu pour tous en allant jusqu'à donner sa vie sur la Croix. C’est Jésus !

 

    Mais Jean Baptiste n’est pas au bout de ses découvertes. Il le dit à deux reprises : « Et moi, je ne le connaissais pas ». Comment Jean Baptiste qui était le cousin de Jésus pouvait-il dire qu’il ne le connaissait pas ? Il pensait le connaître, comme nous pensons connaître celles et ceux avec qui nous vivons, que nous fréquentons, comme nous prétendons connaître Jésus. Oui, souvent, nous prétendons savoir mais c’est très superficiel ou approximatif, ou d’après des rumeurs. Jean Baptiste s’est rendu compte qu’en entrant en relation avec Jésus, il irait plus loin que ce qu’il croyait. Petit à petit, il accepte de faire de nouvelles découvertes et aussi de lâcher des idées toutes faites. Déjà, en affirmant que Jésus est l’Agneau de Dieu, il a fait un grand chemin. Un événement majeur va le bouleverser. Il est surpris que Jésus demande à recevoir le baptême dans le Jourdain, vu que ce baptême avait pour but de purifier les cœurs de tout péché et de se préparer à la venue du Sauveur. Or Jésus n’a aucun péché à purifier et il est le Sauveur attendu ! En se glissant dans la file des pécheurs, Jésus se fait proche de tous et fait comprendre que Dieu est pardon. Mais pendant que Jean Baptiste baptise Jésus, il découvre que Jésus est tout rempli de l’Esprit Saint. Cette irruption d’Esprit Saint ne peut être que le signe que Jésus est vraiment le Messie de Dieu. Jean Baptiste répète : « Je ne le connaissais pas ». Mais il ajoute : « Moi, j’ai vu, et je rends témoignage : c’est lui le Fils de Dieu ». Maintenant, il connaît Jésus : son cousin n’est pas seulement un membre de sa famille, il est l’Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde, il est le Fils de Dieu venu nous offrir l’amour de Dieu. Jean Baptiste s’est laissé conduire et dépayser par Jésus : c’est ça la foi véritable !

 

    Il est essentiel, quand une année commence, de se redire que nous avons toujours beaucoup à découvrir, à apprendre. Nous serions bien orgueilleux et dans l’illusion de penser le contraire. Le chemin progressif réalisé par Jean Baptiste, un chemin d’humilité et de disponibilité, vaut pour nous, petits et grands. Toutes les rencontres de catéchisme avec les messes des familles, toutes les rencontres de préparation aux sacrements, toutes les rencontres en petit groupe pour lire et partager le Parole de Dieu, toutes nos assemblées de prière et nos célébrations, sont les moyens offerts par lesquels nous pouvons faire un chemin qui fasse grandir notre foi, notre connaissance de Jésus. Un chemin qui n’aura de point final qu’avec la rencontre définitive avec Lui que nous avons cherché, que nous avons servi, que nous avons aimé. Et là encore, il y aura de quoi s’émerveiller ! Je vous souhaite de rester en chemin. Pour nous y aider, nous sommes ensemble.

 

Bertrand ROY +

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