DEUXIÈME DIMANCHE DE L’AVENT A

4 décembre 2022

« Dimanche autrement »

 

    Imaginons ! Deux personnes ont un vif désir de se rencontrer ! Mais entre les deux, il y a une forêt pleine de broussailles, des champs boueux, des ravins, des cours d’eau ! Ce qui manque entre les deux personnes, c’est une route ! Sans une route sur laquelle marcher, la rencontre est compromise. Que faut-il commencer à faire pour que les personnes se rejoignent ? Prendre une boussole : ce petit instrument qui montre la direction à suivre et à tenir pour atteindre le but, sinon on se perd. Ensuite, s’équiper d’outils, de matériaux et déblayer petit à petit un chemin, et avancer ! Il y aura des surprises plus ou moins heureuses : des cailloux tenaces qui risquent de décourager mais aussi de petites plaines faciles à traverser et qui stimuleront, des escarpements dangereux à franchir, des ponts à construire, toutes sortes d’obstacles à surmonter ! Jusqu'au moment où je découvrirai que la personne que je souhaite rencontrer a, elle aussi, fait du chemin vers moi, avec sa pioche, fatiguée comme moi, mais heureuse et le regard plein de lumière.

 

    « Préparez le chemin du Seigneur » proclame Jean Baptiste, en reprenant l’invitation du prophète Isaïe. Préparez vos cœurs pour une joyeuse rencontre. Noël, c’est Jésus qui vient vers nous et nous qui allons vers lui. Préparons nos cœurs comme on trace patiemment une route !

 

    La première condition pour bien célébrer Noël, c’est d’avoir le désir et la volonté de vivre cette rencontre. Jésus s’approche de nous mais, souvent, nous vivons loin de lui. Lui ne cesse pas de venir vers nous. Il fait du chemin vers nous sans que nous nous en rendions compte. Jésus prend le visage de tous ceux qui attendent notre amour, notre accueil, notre écoute, notre disponibilité, nos services, notre soutien, notre partage, notre solidarité. C’est dans notre famille, à l’école et au travail, dans nos villages, mais aussi celles et ceux dont parle l’actualité. Jésus frappe silencieusement à la porte de notre cœur pour que nous prenions le temps de lui parler dans la prière, pour que nous l’écoutions en lisant et méditant son Évangile, pour que nous recevions son pardon dans le sacrement de réconciliation, pour que nous fassions grandir notre foi et notre appartenance à l’Église en prenant part chaque dimanche à la célébration de la messe. Jésus est perpétuellement en route vers nous.

 

    Pour aller vers lui, il nous faut préparer la route, c’est-à-dire lutter contre la facilité et la fatigue, contre l’oubli et le repli sur soi. Préparer la route, pour reprendre la belle prière de Saint François d’Assise, c’est mettre l’amour là où il y a de la haine, c’est mettre le pardon là où il y a de la rancune, c’est mettre l’union là où il y a de la discorde, c’est faire la vérité là où il y a l’erreur et le mensonge, c’est mettre la foi là où il y a le doute, c’est mettre l’espérance là où il y a le découragement, c’est mettre la lumière où subsistent les ténèbres, c’est mettre la joie où se répand la tristesse. Préparer la route au Seigneur, c’est changer son cœur en en faisant un cœur toujours plus ouvert aux autres et à Dieu, c’est avoir une mentalité et des prises de parole qui respectent les autres, c’est refuser les jugements rapides et les mots violents. La conversion dont parle Jean Baptiste, ce n’est donc pas de changer de religion mais de chercher à vivre toujours mieux de l’Esprit de Dieu, cet Esprit Saint dont Jean Baptiste dit qu’il nous purifie comme un feu qui brûle tout ce qui nous empêche d’aimer et de croire, qui détruit l’égoïsme comme on brûle de la paille !

 

    Dimanche dernier, pour le premier dimanche de l’Avent, rappelons nous l’invitation qui nous était lancée : « Veillez ! » Parce que nous vivons parfois comme des gens endormis dans nos habitudes, enfermés dans notre univers confortable, prisonniers de nos smartphones, obnubilés par l’image que nous donnons de nous-mêmes, assoiffés de posséder toujours plus. Veiller, c’est se rendre compte de tout ce qui bloque en nous l’amour et la foi. Veiller, c’est ne pas laisser passer les jours sans se demander ce que nous faisons de notre vie. Alors, nous pouvons décider quelque réforme dans notre manière de penser et d’agir et ainsi préparer une route au Seigneur Jésus.

 

    Le poète-écrivain chrétien Christian Bobin, décédé voici quelques jours, a écrit : « J’ai enlevé beaucoup de choses inutiles de ma vie et Dieu s’est rapproché de moi pour voir ce qui se passait ». Préparer le chemin, c’est faire place nette, c’est élargir l’espace de notre vie pour que Jésus puisse nous rejoindre. Chaque année, le temps de l’Avent nous est donné pour nous aider à faire de notre vie une route désencombrée de l’inutile et du mauvais et vivre, à Noël, une belle rencontre avec Jésus et avec les autres.

 

    En ce dimanche, accueillons ces questions : « Qu’ai-je décidé pour préparer la route au Seigneur et aux autres, pour bien célébrer la Nativité de Jésus ? Que vais-je décider ? »

 

Bertrand ROY+

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