TROISIÈME DIMANCHE ORDINAIRE A

22 janvier 2023

 

    Il y a un mois, dans la nuit de Noël, nous avons reçu et médité cette parole du prophète Isaïe, que la liturgie nous propose à nouveau en ce dimanche : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ».

 

    Recevoir une fois encore cette parole nous redit que les fêtes et les dimanches que nous célébrons sont reliés les uns aux autres, déployant progressivement le mystère de notre foi, nous faisant entrer, avec un rythme cohérent, dans une découverte et un attachement plus fort au Christ Jésus, à l’Évangile et à l’Église. Le rythme de l’année liturgique tend à unifier notre foi.

 

    « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ». Faisons un petit détour historique pour comprendre à quoi, à qui le prophète Isaïe fait allusion. Huit siècles avant Jésus, le peuple de Dieu était plongé dans les ténèbres, ayant subi de lourdes dévastations, humilié par les pays voisins. Isaïe voit poindre un jour nouveau dans la naissance d’un enfant capable de changer les cœurs de pierre en cœur de chair, capable d’ouvrir une ère de paix. Ce sera le passage de la honte à la gloire : passage des ténèbres à la lumière !

 

    « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ». Cette formule a longtemps été employée lors du sacre d’un nouveau roi. L’arrivée d’un nouveau souverain était considérée comme un lever de soleil. En appliquant cette parole à Jésus, saint Matthieu nous dit que la Lumière des lumières est enfin arrivée. Si les différents rois d’Israël n’avaient pas été à la hauteur de leur mission et avaient désespéré le peuple de Dieu, maintenant la promesse du prophète Isaïe prend corps d’une manière parfaite et définitive en Jésus : le Règne de Dieu s’est approché ! Il est là !

 

    « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ». Ce n’est pas à Jérusalem, la ville sainte, que Jésus ouvre son ministère mais en Galilée. Il choisit de vivre dans cette région du nord surnommée « le carrefour des nations ». Région méprisée des juifs pieux de Jérusalem. Les galiléens ont une manière de parler qui manque de raffinement au point qu’on les écarte du métier de rabbin. Ce sont des frontaliers qui risquent de perdre leur identité en se laissant contaminer par d’autres modes de pensée, par d’autres coutumes de vie, par d’autres croyances. Jésus commence son ministère dans cette région, carrefour de croyants et d’incroyants. Jésus n’a pas peur de la différence, de la complexité, du brassage des cultures. Sa lumière vient se poster au carrefour des peuples pour que tous la reçoivent, pour éclairer tous les chemins. La lumière est offerte là où il était réputé qu’il n’y avait rien de bon à attendre. L’estime de Jésus pour ce pays réputé païen et idolâtre, compliqué, nous interroge sur notre capacité à aimer celles et ceux qui ne partagent pas nos conceptions de la vie et de la foi.

 

    « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ». Il ne suffit pas que le soleil se soit levé pour que la lumière soit accueillie. En Jésus la lumière se donne aujourd'hui à qui veut la recevoir. « Convertissez-vous, car le Royaume des Cieux est tout proche. » Accueillir le Christ est un travail intérieur perpétuel. C’est accepter de venir à la Lumière, de nous connaître nous-mêmes sous le regard de Dieu. C’est une mise en lumière de toute notre vie, pour ne pas avancer aveuglément sous la pression des autres, des idées reçues, de l’image que nous cherchons à donner. « Jésus le Christ, lumière intérieure, ne laisse pas mes ténèbres me parler, donne-moi d’accueillir ton amour » , chantons-nous avec la communauté de Taizé !

 

    « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ». C’est dans cette contrée peu appréciée que Jésus appelle ses compagnons que sont les apôtres. Jésus ne se lance pas seul dans la mission. Il s’associe des hommes ordinaires pour faire connaître la Bonne Nouvelle. Avec des origines, des sensibilités religieuses et politiques différentes, et même des prétentions parfois étranges. Quel beau risque de constituer une équipe aussi bigarrée pour diffuser l’unique Lumière ! Si les textes bibliques n’éludent pas les faiblesses des apôtres, ils affirment surtout combien la lumière qu’est le Christ a enflammé leur cœur. Avec et au-delà de leurs opacités, ils diffuseront la lumière du Christ jusqu'au don d’eux-mêmes. C’est ce que Jésus poursuit avec chacune et chacun d’entre nous aujourd'hui !

 

    « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ». En cette semaine de prière pour l’unité des chrétiens, nous rendons grâce à Dieu pour toutes les personnes des différentes confessions chrétiennes qui ont permis de nombreux rapprochements et accords, de nombreuses réconciliations ! Nous ne pouvons pas nous résoudre à ce que l’Église du Christ soit divisée ! Travailler à l’unité, c’est faire reculer les ténèbres. L’unité se réalise à travers des recherches théologiques mais aussi en œuvrant ensemble pour la fraternité, en apprenant à vivre ensemble sous le même toit de la maison commune qu’est notre planète. Dialogue et action œcuméniques dissipent les ténèbres des divisions et rendent témoignage à la clarté du Christ.

 

    « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière » C’est aujourd'hui que le Christ Lumière se donne à nous. À la fin de cette messe, demandons-nous : quelles ténèbres vais-je combattre, avec le Christ, cette semaine, en moi et autour de moi, pour que resplendisse sa Lumière ?

 

Bertrand ROY +

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