TROISIÈME DIMANCHE DE PÂQUES C

1er mai 2022

 

    Vous vous souvenez ? Ce passage d’évangile ne vous rappelle rien ?

 

    Trois années plus tôt, des pêcheurs revenant de passer une nuit sans rien prendre, rangent leurs filets et s’apprêtent à se reposer. Sur le rivage se trouvait un homme, parlant du Royaume de Dieu et attirant les foules. Le regard de cet homme Jésus avait vu loin et scruté leur cœur. C’est alors qu’il les interpelle et leur demande de reprendre la mer. Dubitatifs, ces derniers acceptent. L’homme monte avec eux dans la barque. Ils s’aventurent au large et là, surprise, ils prennent une énorme quantité de poissons. Et Jésus de leur dire : « Désormais, vous serez pêcheurs d’hommes ». Parabole d’une nouvelle vie ! Ils quittent leurs occupations et l’accompagnent environ trois ans, habités par sa confiance, s’imprégnant de sa Parole, témoins de ses actes de bonté et de libération, s’attachant à lui et recevant de lui la mission de poursuivre son œuvre. Mais Jésus est arrêté et crucifié. L’un d’entre eux, Simon devenu Pierre, un homme passionné, le renie par trois fois. Les autres aussi désertent, ne comprennent plus, déçus. Ont-ils donné leur confiance à un imposteur ? Les uns après les autres apprennent que le tombeau est vide mais n’y voient pas plus clair !

 

    Le soir de Pâques, ils sont ensemble et lui, Jésus ressuscité revient « au milieu d’eux » mystérieusement et, sans aucune remontrance ou allusion à leur abandon, leur offre sa Paix. Il les envoie à nouveau en mission : « Recevez l’Esprit Saint… » Mais ils ont encore du mal à recevoir sa nouvelle présence de Ressuscité, au point qu’ils décident de reprendre leur métier de pêcheur : « Allons à la pêche… » Ils retournent en arrière mais c’est peine perdue : pas plus de poisson qu’avant la rencontre avec Jésus. Ils ont perdu la main ! Mais surtout, sans Lui, ils ne peuvent rien faire, tout semble irrémédiable. Alors, incognito, il les rejoint à nouveau et va les « ressusciter », petit à petit ! Sans le reconnaître d’emblée, ils consentent à sa demande : « Jetez le filet à droite de la barque et vous trouverez. » Ont-ils conscience de revivre le moment du premier appel ? La pêche s’avère débordante : signe qu’avec Lui, la foi est possible, l'Évangile est crédible, l’Église est vivante, la mission est féconde. Autrement dit, Jésus est digne de confiance ! Ils ne s’étaient donc pas trompés. Mais il faut un autre signe, pour les fortifier et les relancer. Jésus a allumé un feu et préparé un repas. Comme au soir du jeudi saint, Jésus qui avait lavé les pieds de ses disciples, est toujours en tenue de service : il rompt le pain et le leur donne… et du poisson, symbole du Christ Jésus pour les premiers chrétiens. La résurrection de Jésus ne fait pas de lui un maître dominateur mais un ami intime et proche qui se donne encore et encore pour nous faire vivre, pour nous relancer. Eucharistie : sa présence en nous !

 

    Et un dialogue, à part des autres ! Jésus interpelle, non plus Pierre mais Simon ! Comme la première fois, avant qu’il ne reçoive le nom de sa vocation. Parce que son reniement nécessite de reprendre les choses à neuf, pour un nouveau départ. « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? » Derrière cette question, nous entendons les trois reniements de Pierre : « Non, je ne connais pas cet homme ! » Mais là encore, aucun reproche de Jésus, simplement la volonté de le relever et de lui proposer à nouveau d’être, plus qu’un pêcheur d’hommes mais le berger de l’Église, le pilote de son peuple. Simon est surpris et fort de la miséricorde de Jésus, lui renouvelle son amour. Car notre foi et nos différents engagements dans la communauté chrétienne ne tiennent pas sans notre amour du Christ. Un amour qui s’entretient et se renouvelle malgré nos faiblesses et nos lenteurs, grâce au pardon, toujours offert.

 

    Et c’est reparti pour Pierre et tous les autres, depuis plus de 2000 ans, pour venir jusqu'à nous… Et c’est notre histoire : le Christ ne cesse de revenir vers nous, humble et discret serviteur, pour ressusciter notre foi et notre amour, pour que nous abandonnons les nostalgies du passé et nous donner d’aller de l’avant. À chacune et chacun, aujourd'hui, comme à celles et ceux qui ont permis que nous soyons chrétiens et ici à l’église, il lance son appel : « Viens, suis-moi ! »

 

Père Bertrand ROY

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