FÊTE DU CHRIST ROI DE L’UNIVERS

20 novembre 2022

 

    « On venait de crucifier Jésus » !

 

    « Il y avait aussi une inscription au dessus de lui : Celui-ci est le roi des juifs ».

 

    Un roi crucifié ! Qu’a-t-il donc fait pour en arriver là ?

 

    « Lui, il n’a rien fait de mal » répond un malfaiteur, crucifié lui aussi.

 

    Non, Jésus n’a fait que du bien. Il s’est dépensé, cœur et corps, pour mettre la paix entre tous, apporter la vérité, la justice, le pardon, la joie, la solidarité, le partage. Il a aimé de toutes ses forces, a invité, a appris à aimer celles et ceux qu’il rencontrait. Il a cherché à dévoiler le visage de Dieu qui n’est qu’amour et à mettre en relation avec Dieu qui est Père. Pour cela, il a lutté ! Du début à la fin, de Noël au Vendredi Saint. Après son baptême, tout rempli de Dieu, de l’Esprit Saint, il est au désert, quarante jours. Là, le diable le tente, c’est-à-dire lui inspire de ne penser qu’à lui : « Si tu es le Fils de Dieu, fuis devant les difficultés et les pauvres, choisis la facilité, abandonne les autres, laisse tomber Dieu, ton Père ! » Sur la croix, les trois paroles adressées à Jésus sont les mêmes qu’au moment où il était au désert. À la Croix, le diable est encore là, mais par la bouche des chefs religieux qui ricanent, par la bouche des soldats qui se moquent, par la bouche d’un malfaiteur qui l’injurie, comme il l’a été tout au long de sa vie par ceux qui mettront des obstacles à sa mission, doutant de sa bonne foi et cherchant à se débarrasser de lui. Tout au long de son chemin, Jésus n’a pas lâché la main de Dieu. Il n’a pas repoussé le souffle et la flamme de l’Esprit Saint reçus au baptême. Jésus n’a pas lâché la main des hommes, des grands comme des petits. Alors même que le diable, ce qui veut dire le diviseur, cherchait à le couper de Dieu et de nous. « Sauve-toi toi même si tu es le Messie de Dieu, le roi des juifs, le Christ » ! Tentations du désert, tentations de la Croix ! Illusion que l’on puisse vivre sans Dieu et sans les autres !

 

    Pourquoi rejette-t-on Jésus ? Pourquoi toutes ces méchancetés à son égard au point de le tuer ?

 

    Ceux qui l’insultent sont scandalisés parce que ce que dit et fait Jésus ne correspond pas à l’idée qu’ils se font du Messie de Dieu, du roi des juifs, du Christ ! Ils ont en tête que la toute puissance de Dieu ne peut s’exprimer que par la domination et l’argent, la force et la violence, l’ordre et l’exclusion. Jésus n’accomplit pas leurs rêves ! Le Royaume que Jésus annonce et rend visible, c’est le cœur de Dieu, par l’accueil inconditionnel de tous, par le respect et le secours des petits et des pauvres, des malades et des étrangers. Le Royaume que Jésus annonce et rend visible, c’est ce qu’il proclame sur la montagne des Béatitudes et que nous avons écouté à la Toussaint : Jésus se fait le frère de ceux qui ont faim de pain et d’un logement, d’un travail, d’une famille ; Jésus est le frère de ceux qui sont bafoués parce qu’ils cherchent la paix et la douceur, de ceux qui sont persécutés parce qu’ils défendent la dignité de tout homme et témoignent de leur attachement à Dieu et à l’Évangile. Jésus meurt sur la Croix parce que sa vie dérange les idées sécurisantes et inoffensives que l’on se fait de Dieu ! En le supprimant, ceux qui insultent Jésus veulent retrouver leur pouvoir et leur confort.

 

    Quelle est la réaction de Jésus ? Le silence ! Un long silence qui révèle sa force intérieure, qui laisse déborder sa miséricorde ! Un silence qui ne veut pas gaspiller ce qui lui reste d’énergie en vaines discussions ! Un silence qui renvoie chacun à sa conscience ! C’est alors qu’un homme, malfaiteur, celui que l’on nomme le bon larron, entre dans le mouvement du cœur de Jésus. Cet homme reconnaît ce qu’il a fait de mal et accepte d’en supporter les conséquences. Il se sait « ténèbres » à côté de Jésus « lumière », Jésus qui « n’a rien fait de mal » ! Il se confie humblement à Jésus : « Jésus souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume ». La seule parole que Jésus prononce : « Aujourd'hui, avec moi, tu seras dans le Paradis ». Parole de confiance et de miséricorde que Jésus avait aussi offert à tous les autres et qu’ils ont repoussé !

 

    Ce passage de l’Évangile. est plein d’enseignements ! Il met devant nos yeux le chemin de Jésus. Un combat de tous les jours pour aimer ! La fidélité pour aimer est toujours un combat ! Comme Jésus, il nous faut rester sur le chemin de Dieu et des autres et ne pas nous laisser séduire par ce qui nous peut nous en éloigner. C’est parce que Jésus était fortement attaché à Dieu et vivant de son Esprit Saint, c’est parce qu’il avait compris où se trouvait le vrai bonheur, qu’il ne s’est pas laissé détourner par le diable, venu à lui par de nombreuses tentations. Du désert à la Croix, Jésus s’est fait petit et pauvre, proche de tous ceux qui souffrent et qui manquent de l’essentiel pour vivre. Reconnaître le Christ Roi, c’est reconnaître leur dignité. Servir le Christ Roi, c’est les servir. À ceux qui souffrent et qui manquent de l’essentiel, impossible de dire avec ceux qui insultent Jésus : « Sauve-toi toi-même » ! Ce serait indécent ! Par contre, sans tergiverser, entendre ceux qui souffrent et manquent de l’essentiel, nous dire, comme le bon larron à Jésus : « Souviens-toi de moi ! » et participer à leur relèvement, c’est célébrer le Christ Roi de l’Univers.

 

Bertrand ROY +

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