ASSOMPTION de la VIERGE MARIE

15 août 2022

 

    La dernière fois où Marie est mentionnée dans le Nouveau Testament, c’est au livre des Actes des Apôtres, lorsqu'elle attend, avec les disciples, la venue de l’Esprit Saint. De ce qui a fait le restant de ses jours, si elle dût affronter les difficultés du grand âge, du jour où elle s’est endormie dans la mort, rien n’est dit. Sans doute parce que, dans leur souci d’éducation de la foi, les auteurs bibliques ont sélectionné ce qui doit retenir notre attention et notre réflexion, pour que nous ne nous attardions pas dans des détails inutiles.

 

    Pour célébrer le grand passage de Marie auprès de Dieu, l’Église a choisi de faire mémoire d’un événement, à première vue assez banal, mais pourtant riche de sens: la rencontre de deux cousines ! Méthode de Dieu pour nous inviter à bien rester ancrés dans la réalité et se donner à nous.

 

    Marie vient de recevoir l’annonce de l’ange Gabriel qu’elle va concevoir et enfanter Jésus. Elle a appris que sa cousine Élisabeth va, elle aussi, mettre au monde un enfant. Toutes deux sont dans des situations exceptionnelles. Marie est empressée de rencontrer Élisabeth. Marie aime la rencontre. Même si l’évangile n’a pas retenu de longues conversations de Marie, elle est femme de relation. C’est la vie conjugale avec Joseph, imprégnée d’amour et de respect réciproque. Nous la voyons parfois accompagnée des membres de sa famille ou des disciples mais aussi d’autres femmes, comme Marie Madeleine et Marie femme de Cléophas, au pied de la Croix. Auprès d’Élisabeth, elle est tout accueil, dans le dialogue et le service, sachant se réjouir du bonheur de sa cousine. Toutes deux échangent l’incroyable richesse qu’elles portent. À Cana, Marie prend part à un mariage et repère rapidement le manque de vin qui risque de ternir la fête. Marie, une femme sociable, avec la volonté de créer des contacts, de communiquer, de partager, attentive aux besoins des autres ! Marie, une femme de cœur, une femme de relations ajustées, une femme animée par le souffle de l’amour de Dieu pour aller à la rencontre. Elle avait compris que Dieu se dit davantage par l’amour en actes que par l’abondance des mots. Marie nous est donnée pour nous ouvrir aux autres, trouver la manière la plus féconde et la plus heureuse pour nouer et réussir nos relations, qu’elles soient familiales, amicales, sociales, ecclésiales. Elle nous est donnée pour visiter un malade, accueillir l’étranger, surmonter un conflit, affronter les nombreux défis de notre temps.

 

    Si Marie est habitée par le langage universel de l’amour, c’est aussi parce qu’elle est femme d’écoute et de contemplation. Femme de silence et d’intériorité, gardant précieusement les enseignements de l’histoire de son peuple tout autant que les siens. Femme discernant ainsi, dans l’épaisseur du quotidien comme sur les visages alentour, la présence secrète de Dieu comme ses multiples appels. Femme au regard profond, affiné par la méditation de la Parole de Dieu et la prière mais aussi passé au feu des questions et de la souffrance. L’écoute et la contemplation ont façonné sa confiance en la vie et en Dieu. Si nous voyons Marie, toute empressée à rencontrer Élisabeth et à servir, comme elle a dû l’être dans les tâches quotidiennes auprès de Joseph, de Jésus, et de ses amis, elle nous est présentée aussi, recueillie, gardant et méditant la Parole de Dieu en son cœur pour bien la mettre en pratique. Marie nous est donnée pour prendre le temps du silence intérieur au milieu de tant de bruits, pour prendre le temps du recul par la réflexion au milieu de trop de réactions épidermiques et de jugements rapides, pour prendre le temps de nous ressourcer dans la foi au milieu de tant de sollicitations faciles et vides.

 

    Dans le chant de louange qui suit sa visite à Élisabeth, Marie rend grâce à Dieu pour les merveilles qu’il a faites en elle, alors même qu’elle n’avait rien demandé et se reconnaissait toute petite. Magnificat ! Et son chant s’élargit aux autres, au monde, à tous les âges. Un chant de résurrection dans un contexte historique d’injustices, d’inégalités sociales, de misère et de souffrance. Un chant d’espérance où elle exalte la dignité de tous les opprimés, de tous les exclus, parce que sensible à toutes les formes d’oppression et d’exclusion. Dignité des enfants, dignité des femmes, dignité des malades, dignité des pauvres, dignité de celles et ceux qui n’entrent pas dans les catégories des bien pensants ! Tous ceux et celles que Jésus défendra et relèvera. Marie, Apôtre des Béatitudes, de la liberté et de la justice, de la miséricorde et de la paix. Marie nous est donnée pour travailler à inverser la course aveuglée d’un monde qui marche sur la tête en laissant au bord du chemin les plus fragiles, en oubliant que la vie et la planète sont des biens à préserver. Marie nous est donnée, pour stimuler notre participation à l’avènement d’un monde selon le cœur de Dieu.

 

    Si nous ne savons rien des circonstances du grand passage, de la Pâque de Marie auprès de Dieu, nous savons comment elle a orienté sa vie, à quel Esprit Saint elle a consenti chaque jour. Mère de Jésus et devenue disciple de son Fils, partageant sa destinée jusqu'à la gloire de la résurrection. Femme de relations aimantes et justes, femme enracinée dans la foi, femme des Béatitudes, Marie peut devenir un modèle, un soutien, notre amie, pour conduire nos pas vers les autres et vers le ciel !

 

Père Bertrand ROY

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