DEUXIÈME DIMANCHE DE CARÊME C

13 mars 2022

 

    Nous avons l’habitude de dire qu’il n’y a pas de chrétien sans Jésus, le Christ ! L’évangile de ce dimanche nous recentre sur Jésus. Le Carême est fait pour cela. Car au long des jours, nous pouvons nous écarter de Jésus, aménager notre foi, verser dans des pratiques pieuses sans que Jésus en soit le cœur battant. Pour connaître Jésus, il n’y a que l’Évangile !

 

    Alors que nous dit l’Évangile de ce dimanche ?

 

    Il nous présente un événement surprenant, souvent appelé « la Transfiguration ».

 

    Il est nécessaire de bien situer cette scène dans la vie de Jésus pour ne pas lui faire dire n’importe quoi.

 

    Huit jours avant, Jésus demande à ses disciples : « Au dire des gens, qui suis-je ? » et ensuite « Et pour vous, qui suis-je ? » Le temps du Carême est une invitation à répondre personnellement à cette question, à mettre des mots sur notre relation à Jésus, à approfondir notre connaissance du Christ. L’apôtre Pierre va répondre : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ». Jésus félicite Pierre mais il précise qu’il va bientôt être arrêté par les chefs politiques et religieux, qu’il sera mis à mort sur la Croix et que le troisième jour, il ressuscitera. Pierre est scandalisé par cette perspective : comment est-il possible que le Fils de Dieu subisse un tel châtiment, comment est-il possible qu’un innocent, n’ayant fait que du bien et refusé les chemins du mal soit ainsi maltraité et assassiné ? Jésus a voulu faire comprendre à ses amis d’hier et à nous aujourd'hui, qu’il n’était pas une super-puissance épargnée de la haine des hommes, un extra-terrestre épargné des épreuves et des choix difficiles que nous devons affronter, que son Royaume n’a rien à voir avec ceux qui veulent posséder la terre et dominer tous les hommes. Jésus est pleinement homme et il le reste en toute circonstances. C’est bien ce que l’évangile du premier dimanche de Carême nous a redit : face aux avances du diable, Jésus n’a voulu, ni se séparer de notre condition humaine, ni se séparer de Dieu. C’est sa manière de vivre notre condition humaine qui le révèle vraiment Fils de Dieu.

 

    Huit jours après avoir précisé qui il était, Jésus va poursuivre la révélation de son identité profonde. Avec trois de ses apôtres, il gravit la montagne pour prier. Nous pourrions penser que là, en s’écartant des agitations du quotidien, il veut échapper à la vie. Non, sa prière n’est pas une évasion ou une sorte d’anesthésiant face au drame de la Croix. Jésus est là pour prier, pour un cœur à cœur avec son Père, pour fortifier son amour des hommes et de Dieu. Il gravit la montagne pour prendre de la hauteur et ne pas se laisser accabler par la peur, le découragement, la fuite. Comme nous avons besoin de prendre de la hauteur, de la distance pour bien vivre les événements qui nous déstabilisent, pour apaiser nos esprits, rassembler nos forces, choisir ce qui est le mieux. Dans sa prière, sont présents, bien sûr son Père mais aussi deux personnages de l’Ancien Testament, Moïse et Élie. Pourquoi ? Moïse représente la Loi de vie que Dieu a donné à son peuple : « Tu aimeras ». Élie représente tous les prophètes qui ont dénoncé les infidélités du peuple à cette Loi de vie et qui ont redynamisé le peuple pour qu’il accomplisse cette Loi d’amour. Moïse et Élie résument la Parole de Dieu. Présents dans la conversation de Jésus avec son Père, ils nous rappellent deux choses : Jésus est celui qui va accomplir parfaitement la Loi d’amour en donnant sa vie sur la Croix, c’est pourquoi il va parler de son départ vers Jérusalem ; ensuite, c’est pour nous rappeler que notre prière est appelée à se nourrir de la Parole de Dieu. Quand nous prenons de la hauteur, laissons-nous éclairer aussi par une parole qui ne vient pas de nous mais de Dieu.

 

    Ce qui est bouleversant, c’est que pendant qu’il priait, l’aspect du visage de Jésus se transforma ainsi que ses vêtements. S’étant approché de la Lumière et l’ayant accueillie, Jésus rayonne de lumière. Tout son être est illuminé. Il est la demeure vivante de Dieu. C’est ce qui arrive quand nous prenons le temps de prier. Ce n’est pas Dieu que nous faisons plier à nos demandes, c’est lui qui nous change et nous rend lumineux. Quand on s’approche de quelqu'un de bon, on devient bon à son tour. Quand on s’approche de quelqu'un de paisible, on reçoit de la paix. La prière nous change. Elle nous transfigure. Cette lumière qui vient éclairer le visage et tout le corps de Jésus est aussi une annonce pleine d’espérance : si, sur la Croix, Jésus sera défiguré par la haine des hommes, par l’amour, il sera transfiguré. Il sortira vainqueur au matin de Pâques. Cet événement laisse ainsi deviner, sur la montagne, la lumière de la Résurrection.

 

    On comprend pourquoi, comme à son baptême, la voix du Père vient confirmer l’identité de Jésus : « Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi, écoutez-le ! » Et il n’y avait plus que Jésus, seul. Parce qu’il est le centre de notre foi.

 

    Après cette trouée de lumière, Jésus et ses Apôtres redescendent dans la vie de tous les jours, mais autrement ! Il seront fortifiés au plus profond d’eux-mêmes. Cet évangile nous redit que Jésus est totalement de notre côté, du côté de nos blessures et de nos enthousiasmes. Cet évangile nous redit, qu’avec lui, nous pouvons traverser les tunnels obscurs de notre histoire pour déboucher sur la lumière. Cet évangile nous redit que la prière, éclairée par la Parole de Dieu, est un rendez-vous bénéfique à ne pas manquer. Cet évangile nous redit qu’en nous approchant de Jésus, nous rayonnerons sa présence et son amour.

 

Père Bertrand ROY

Permanences d'accueil à la maison paroissiale

Mardi, mercredi et vendredi de 15 heures à 17 heures ;

Un samedi sur deux de 9 h 30 à 11 h 30 (hors congés scolaires).

Albums

Pour voir les albums photos... c'est par ici

Liens Utiles