ONZIÈME DIMANCHE ORDINAIRE A

18 juin 2023

 

    Tout Fils de Dieu qu’il était, Jésus a éprouvé un sentiment d’impuissance face aux foules qui le suivaient. Voyant ces foules qui avaient besoin d’être accompagnées, fortifiées, stimulées, lui, le Bon Berger, était dans l’incapacité de répondre à toutes leurs nécessités. La première réaction de Jésus, c’est la compassion : tout le contraire de l’indifférence et de la fuite devant la détresse. Cette compassion, cette vibration intérieure à l’urgence, ne se réduisant pas à une émotion passagère mais à une double décision.

 

    Première décision : une invitation faite aux disciples à prier. « Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson ». Il s’agit de faire passer dans le cœur de Dieu les préoccupations qui habitent notre propre cœur. S’en remettre à plus grand que nous. La prière est tout le contraire de la passivité. Elle lutte contre le défaitisme. Elle creuse et purifie nos désirs. Elle fait la preuve, non seulement que nous avons besoin de Dieu mais que nous avons une conscience vive des situations de manque, et que devant ces situations, nous ne sommes pas résignés. Quand dans les célébrations, nous prions pour notre communauté, pour ses membres, pour les équipes d’enfants, de jeunes et d’adultes, quand nous évoquons telle ou telle difficulté à trouver des animateurs de service, à sensibiliser les jeunes générations à la foi, nous répondons à l’invitation de Jésus à ce que Dieu notre Père soutienne nos efforts et nous aide à proposer l’Évangile. L’Église, dans sa vie communautaire et son témoignage, tient et se développe par la prière.

 

    La seconde décision de Jésus, c’est d’appeler. La compassion déborde en action. Jésus, bon berger, qui a le souci des foules désemparées et fatiguées, ayant besoin de trouver du sens à la vie et d’être ressourcées, va s’associer des collaborateurs. Humainement, il ne peut pas tout faire. Il appelle douze personnes parmi les disciples. Il ne choisit pas des gens qui n’ont pas de racines croyantes mais des gens qui l’ont accompagné, qui connaissent un tant soit peu son état d’esprit, qui ont été déjà formés par sa parole et ses actes. Saint Matthieu donne les noms de ces premiers compagnons, qui ne sont ni des génies ni des lumières, dont les sensibilités religieuses et les psychologies sont très variées, voire opposées. Jésus prend ce double risque de choisir des personnes qui ne comprendront pas toujours ses objectifs et qu’il devra relier les uns aux autres, mettre au diapason de la même mission. C’est lui Jésus, qui sera le principe unificateur et stimulant. Cette première communauté que Jésus compose pour collaborer à son œuvre s’est déployée à travers l’histoire, avec des élans de sainteté et des violences abominables. C’est l’Église à laquelle nous appartenons et à laquelle nous participons. Prêtres, diacres et laïcs, nous cherchons à poursuivre la mission de Jésus. Nous ne pouvons rien envisager qui ne soit pensé et engagé sans nous référer à Jésus, le ciment de notre fraternité, sans nous imprégner de son Esprit, sans nous laisser travailler par sa Parole, sans communier à sa vie dans la célébration des sacrements dont l’Eucharistie. C’est avec les points de repère que nous donne cet évangile que nous appelons à des responsabilités.

 

    On peut être surpris par cette parole de Jésus : « Ne prenez pas le chemin qui mène vers les nations païennes et n’entrez dans aucune ville de samaritains. Allez plutôt vers les brebis perdues d’Israël » Il semble là que Jésus restreigne le champ missionnaire. Peut-être veut-il aider ceux qu’il envoie à commencer par fréquenter des gens qui ont des points communs avec eux, à savoir une culture juive, de manière à ce qu’ils aient une porte d’entrée en relation. Il faut se souvenir aussi que la communauté de saint Matthieu a eu du mal à accueillir des chrétiens venus du paganisme et à trouver les bonnes attitudes pour faire l’unité. Lorsque Jésus rencontre une femme d’origine païenne dont la fille est sur le point de mourir, il a des paroles brutales pour les non-juifs. La foi obstinée de cette femme va tellement bouleverser Jésus qu’il va comme se laisser convertir et ouvrir sa mission à toutes les nations. Nous pouvons retenir pour nous qu’il faut toujours calibrer notre témoignage à nos possibilités et aux personnes avec lesquelles nous dialoguons, ne pas s’embarquer aveuglément sous l’émotion. En fonction de nos progrès, nous pouvons élargir le champ de nos rencontres et de nos engagements. Comme le propre chemin de Jésus, notre vie chrétienne est faite d’étapes qu’il ne faut pas brûler sous peine de découragement ou d’abandon.

 

    Prière pour soutenir l’Église et sa mission de proximité, appel, collaboration et ressourcement en Jésus, étapes et ouvertures dans le témoignage de la foi ! Voilà quelques points auxquels l’Évangile nous rend attentifs.

 

Bertrand ROY +

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