DEUXIÈME DIMANCHE DE CARÊME A

5 mars 2023

 

    En quoi le passage d’évangile que nous venons de recevoir peut-il nous concerner ? Vous, les enfants qui célébrez une deuxième étape vers le baptême, vous les enfants en équipe de catéchisme et les jeunes 12-15, accompagnés de vos parents, vous les futurs mariés de l’année, vous tous qui avez franchi le seuil de cette église ? En quoi l’événement qui est relaté, qui pourrait faire penser à de la science fiction tant il semble hors-sol, peut rejoindre notre vie, nos questions, nos projets ?

 

    À un moment clé de sa mission, alors qu’il prend la route vers Jérusalem où il sera crucifié, Jésus, nous dit saint Matthieu, emmène avec lui, Pierre, Jacques et Jean, eux qui auront un rôle capital dans la naissance de l’Église, sur une haute montagne. Là, il veut leur partager un secret. Quelques temps avant, Jésus a annoncé sa mort prochaine et l’apôtre Pierre a réagi vivement, lui disant que cela n’arriverait pas. Sur la montagne, Jésus est transfiguré. En réalité, la transfiguration est une expérience que nous vivons de temps à autre. Lorsque nous nous trouvons devant un beau paysage de montagne ou devant l’immensité de l’océan, dans le silence, nous sommes émerveillés, apaisés, illuminés : cette beauté infinie se reflète alors sur notre visage. Lorsque nous rencontrons une personne qui dégage de la bonté et la force, nous la découvrons au-delà des apparences et recevons la lumière qui la fait vivre. Lorsque les futurs mariés confient que, depuis leur première rencontre, ils ne sont plus tout à fait les mêmes, cela veut dire que par l’amour qu’ils se portent, une joie nouvelle et indicible illumine leur vie. Leur amour les a fait progresser. Aussi ceux qui les voient disent qu’ils sont rayonnants, qu’ils ont changé. Il n’est pas rare, quand nous visitons des personnes gravement malades ou ayant vécu de grands traumatismes, qu’au-delà de leur souffrance, ils soient capables de sourires lumineux et même d’humour, ce qui nous bouleverse en profondeur. À toutes ces personnes, nous avons envie de dire merci. Elles nous aident, dans notre monde gavé d’images et de paroles violentes, à aller à l’essentiel. Le visage est le miroir du cœur.

 

    La transfiguration de Jésus signifie deux choses. Tout d’abord : Jésus porte en lui la présence de Dieu : il est Fils de Dieu. La lumière qui envahit son visage et tout son être, c’est sa divinité à fleur de peau. Jésus est tout rayonnant de l’amour de Dieu. Il est métamorphosé par cet amour du Père et le diffuse. Jésus, cœur de notre foi, attire ainsi à lui pour nous faire connaître et aimer Dieu. Deuxièmement, Jésus a annoncé que, s’il allait au bout de sa mission, il serait crucifié et ressusciterait. L’amour rencontre toujours des obstacles. Ses amis ne comprennent pas que Jésus, innocent, puisse subir la violence et mourir. Ils ont peur et sont désorientés. Jésus transfiguré, tout lumineux, annonce sa résurrection prochaine, la sortie du tunnel. La souffrance et la mort n’auront pas le dernier mot. L’amour triomphera. Jésus pose un signe d’espérance et de réconfort sur la route de ses amis. Nous aussi sommes invités à tenir bon dans l’épreuve, à persévérer face au doute, au découragement, à la fatigue, l’adversité, la facilité. L’exemple de Jésus qui est allé fidèlement jusqu’au bout de l’amour, à la joie de Pâques, est là pour nous stimuler. Dans la vie de couple, en famille, les études et les loisirs, le travail ou la recherche d’un travail, la vie associative, la vie sociale mais aussi sur notre chemin de chrétien, les occasions sont nombreuses de trouver que c’est trop exigeant, de baisser les bras, d’abandonner, de se replier sur soi, dès qu’une difficulté dans la relation, dans la manière de faire, un problème de santé, une contrariété surviennent. Baptisés, nous portons en nous la puissance de la résurrection de Jésus, son Esprit Saint, pour relever le tête, chercher des solutions et continuer la route. Nous sommes équipés pour traverser les tunnels et franchir les ravins qui mènent à la lumière.

 

    Enfin, si les amis de Jésus ouvrent de grands yeux émerveillés par la lumière qu’il dégage, ils sont aussi invités à l’écouter. « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie, écoutez-le ! ». Écouter, ce n’est pas seulement entendre mais faire quelque chose de ce qui a été dit ! Nous avons tous besoin de parler et de nous écouter, d’échanger ce que nous vivons et pensons. Ce sont des nouvelles, des conseils, nos joies et nos peines. Mais nous avons aussi besoin d’une parole que nous ne pouvons pas nous donner à nous-mêmes, une parole plus forte encore que nos meilleures paroles : la Parole de Dieu. Jésus est la Parole de Dieu. Dans nos célébrations de baptême, de mariage, d’obsèques, à la messe comme dans nos réunions de chrétiens, nous nous mettons à l’écoute de cette Parole qui vient d’ailleurs et qui rejoint l’intime de notre cœur, pour nous éclairer, nous fortifier, nous transfigurer. La Parole de Dieu est autant notre pain, la nourriture de notre foi et de notre amour, que l’Eucharistie. Si nous traitions la Parole de Dieu comme nous traitons notre téléphone portable, l’ouvrant plusieurs fois par jour, lisant ses messages, nous serions remplis de la lumière de Jésus pour faire face à l’égoïsme et à nos fragilités.

 

    Nous voici ensemble sur la montagne pour rencontrer et écouter Jésus, faire provision de sa lumière ; la lumière que nous porterons cette semaine dans la plaine de notre quotidien pour faire triompher l’amour !

 

Bertrand ROY +

Permanences d'accueil à la maison paroissiale

Mardi, mercredi et vendredi de 15 heures à 17 heures ;

Un samedi sur deux de 9 h 30 à 11 h 30 (hors congés scolaires).

Albums

Pour voir les albums photos... c'est par ici

Liens Utiles