SEPTIÈME DIMANCHE ORDINAIRE A

19 février 2023

 

    « Soyez saints, car moi, dit le Seigneur votre Dieu, je suis saint ».

 

    Cette parole du livre des Lévites peut résumer l’invitation que le Seigneur nous adresse par les différentes lectures de ce dimanche. Cette invitation à la sainteté a déjà retenti lorsque Jésus, au chapitre 5 de saint Matthieu, a proclamé les Béatitudes. Cette invitation conclut ce même chapitre : « Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait ». Car dans la Bible, perfection et sainteté, c’est la même chose. Ne nous trompons pas : la perfection évangélique n’est pas l’absence de défauts et ne se confond pas avec des performances intellectuelles, physiques et même morales. Souvenons-nous de la prière de Jésus : « Père, je te rends grâce, ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits ». La véritable perfection, ce n’est pas le perfectionnisme mais c’est de vouloir aimer avec les moyens naturels dont on dispose, même avec nos blessures et nos limites. Sainteté, perfection, amour sont synonymes !

 

    C’est à la source de cette perfection, de cette sainteté, de cet amour que la Parole de Dieu nous ramène : Dieu seul est saint. Moïse fera l’expérience de la sainteté de Dieu devant le buisson ardent : un amour infini qui éclaire et réchauffe, un amour éternel puisque la flamme brûle indéfiniment. Cette sainteté, cette perfection de Dieu ne pouvait pas rester comme à distance de l’humanité. Certes, elle était à l’origine de la création et la portait en permanence mais elle avait besoin d’être reconnue. Alors, elle s’est rendue visible dans notre histoire. Elle a pris visage en Jésus : « Qui me voit, voit le Père » ! Que font les Béatitudes sinon nous tracer un vibrant portrait de Jésus ? Humilité, douceur, paix, justice, pureté, miséricorde, fidélité sont autant d’attitudes repérables en Jésus et qui reflètent la sainteté de Dieu. C’est pourquoi ceux et celles que Jésus déclare « heureux », c’est-à-dire saints, ce sont ceux et celles qui, comme lui, se sont efforcés de vivre de la sainteté du Père, sachant que seul Jésus incarne totalement cette sainteté.

 

    La foi chrétienne affirme que nous sommes faits à l’image et à la ressemblance de Dieu. Entre nous et Dieu, il y a plus qu’un air de famille : il existe une relation vitale. La foi consiste à reconnaître ce lien et à se comporter comme des fils et filles du Père. Par l’amour, nous accédons à notre véritable identité. « Ne savez-vous pas que vous êtes un sanctuaire de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous… le sanctuaire de Dieu est saint et ce sanctuaire, c’est vous », rappelle saint Paul. Voilà notre dignité et notre vocation : elles sont immenses ! Dieu a une haute estime de nous.

 

    Vivre en fils et filles de Dieu ne peut pas se réaliser sans vivre en frères et sœurs les uns des autres ! Comment être enfants d’un même Père sans se reconnaître frères et sœurs ? Comme dimanche dernier, Jésus nous fait comprendre que les relations interpersonnelles, les relations sociales, doivent être animées par un amour qui ne met pas de limites, spécialement quand tout nous invite au contraire. Jésus prend des exemples qui décoiffent ! Ne pas riposter au méchant, tendre l’autre joue, se laisser dépouiller de ses vêtements, et qui plus est : aimer ses ennemis et prier pour eux ! La Loi de Moïse avait déjà donné des repères pour ces situations. Jésus pousse volontairement les bornes. S’agit-il de se laisser marcher sur les pieds ? Non, mais une fois encore, de stopper, par un comportement désarmant, la spirale des violences. Il ne s’agit pas de baisser les bras mais en refusant d’entrer sur le terrain des violents, de désarmer la brutalité. Souvenons-nous de ce journaliste souvent cité, dont la femme avait été assassinée au Bataclan et qui a écrit aux terroristes : « Vous n’aurez pas ma haine » ! Soyons clairs : aimer ses ennemis, si de fait on en a, ce n’est pas une affaire de sentiments mais de consentir à leur dire simplement bonjour, comme à des personnes, si on les croise, refusant de les éliminer. Prier pour eux, c’est se mettre silencieusement avec eux sous le regard de Dieu et lui demander de faire ce que lui seul peut faire. Il ne va pas de soi, pour nous, d’être comme le Père, de vivre de son Esprit Saint déposé en nous, un amour sans borne. Amour que Jésus traduira sur la Croix. Lui qui fut insulté et humilié, dépouillé de sa tunique, violenté, stoppant tout désir de vengeance par son silence, allant jusqu'au bout de l’amour pour tout faire basculer vers la paix.

 

    Parmi les trois missions de l’Église, nos missions de baptisés, il y a la sanctification. Les deux autres sont l’annonce de la Parole de Dieu et le témoignage de vie. Les sacrements sont célébrés pour nous sanctifier puisqu'ils nous communiquent la sainteté de Dieu, ils en sont les canaux. Ils nous remplissent de l’Esprit du Christ, Esprit de sainteté et d’amour. Sainteté et amour appelés à nous transformer et à nous faire frères et sœurs les uns des autres, à la manière de Jésus, au cœur même des situations complexes. Que chaque messe, chaque liturgie, réactive en nous le désir de vivre de la sainteté de Dieu.

 

Bertrand ROY +

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